8 Mars, journée internationale de la Femme : l’occasion de partager un billet pas comme les autres pour évoquer mon parcours et la vie de CEO au féminin…
Comment en suis-je arrivée là ? De la chance et de l’audace.
La chance d’avoir eu mes parents comme premiers supporters, qui m’ont transmis une réserve d’énergie presque inépuisable mais aussi la croyance que rien n’est impossible aux audacieux : alors je me suis élancée avec une gourmandise juvénile vers l’avenir, confiante… et les étapes se sont enchainées.
- Comment en suis-je arrivée là ? De la chance et de l’audace.
- Homme ou Femme, le métier de PDG c’est le « terminal leadership job » !
Le fait d’être une femme ne m’a jamais vraiment desservie ni aidée :
Ce sont des dirigeants « hommes », qui ont brisé le plafond de verre et m’ont nommée, à la tête du Marketing de Spontex à 29 ans ou de l’hypermarché de Carrefour Bercy à 33 ans (je crois que j’ai été une des premières femmes Directrice d’un hypermarché en France), DG de Marionnaud au moment du rachat par le Hongkongais Li Ka-shing, puis dans le nord au poste de DG de 3 Suisses pour y conduire le turn-around digital et au final « entrepreneure marseillaise » chez Kaporal !
Ils m’ont accordé leur confiance et ont joué habilement le rôle de « Mentors ».
Les obstacles ont été nombreux et j’ai souvent dû faire preuve de résilience et de persévérance.
J’ai quitté des postes parfois dans la contrainte pour mieux rebondir par la suite.
Je crois à la force du réseau et aux rencontres, j’adore le concept de « Serendipity » : la magie du hasard, savoir rester ouvert, à l’écoute, sortir de sa zone de confort et saisir sa chance quand elle se présente !
PDG au Recto et Femme au Verso : Comment arriver à tout gérer?
« On a tous 2 vies. La seconde commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une »
Confucius
Ma première vie, je l’ai vécue genre «Wonder Woman», voulant relever tous les défis de ma situation de Femme réussissant au travail, mais aussi Epouse modèle et Maman de 2 petits garçons….
L’alarme a été donnée alternativement par mes enfants devenus ados et par mon mari…
«Nous sommes tous des intermittents du bonheur… Nos vies ne nous offrent jamais de bonheur à jet continu, mais des oasis d’instants heureux séparés par des traversées du désert… Nous aurions tort de nous presser pour aller d’une oasis à l’autre : mieux vaut apprendre à admirer le désert».
Ecrit Christophe André dans son dernier livre.
Et j’ai compris qu’on n’avait qu’une vie …
Je suis passée il y a quelques années à la phase « Re-Source Woman » : apprendre à me connaître et à changer à travers les expériences, yoga, sophrologie, méditation…
Pour m’aider à trouver l’équilibre sans recettes magiques : faire face à la culpabilité de ne pas passer assez de temps avec ma famille, mes amis et ne pas sacrifier ce qui est vraiment important pour moi.
Le choix de son compagnon de vie compte beaucoup pour l’équilibre !
Celui que j’ai choisi me regarde comme un ciel étoilé depuis 35 ans … son regard c’est ma force, ma confiance en moi, ma réussite c’est la sienne… et en chemin accepter qu’il puisse aspirer aussi à devenir « First-Gentleman » ou « House-Husband » ?
Dans l’entreprise, qu’y a t il de spécial à être femme et PDG à la fois ?
Les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé sont présentes dans de nombreux pays, sur des marchés qui ont été rarement plus chahutés qu’aujourd’hui et leurs organisations ne sont plus de simples pyramides.
Les responsabilités en tant que patron ne sont pas limitées à ce qu’il se passe en interne, mais prennent en compte l’évolution et l’impact global de la société… il s’agit donc de savoir porter sur ses épaules le poids de nombreux sujets !
Je considère qu’être une femme est une chance aujourd’hui pour faire face à ces défis et être vecteur de changement.
Le leadership féminin existe et se revendique de plus en plus même si les modèles de leadership masculins s’imposent encore : ne pas montrer ses faiblesses, ses émotions, être toujours gagnant…
On le sait tous, la colère est perçue différemment selon qu’elle sera exprimée par une femme (hystérie) ou un homme (preuve d’autorité)…
Homme ou Femme, le métier de PDG c’est le « terminal leadership job » !
Sur ce sujet essentiel, je retiens 3 points de mon album d’expériences personnelles :
1. Rester authentique et fidèle à soi-même
c’est à dire s’imposer et convaincre en utilisant ses propres valeurs même dans les milieux professionnels très masculins.
C’est la seule façon de rester alignée et cohérente entre ce que l’on éprouve et ce que l’on fait.
Assumer sa différence, assumer l’émotion et savoir la transmettre.
En tant que femme, je crois beaucoup en l’intelligence émotionnelle et j’ai toujours laissé de la place à l’émotion, même au bureau…
2. Le « Nous » rend plus fort que le « Eux » ou que le « Je »
jouer l’équipe, le collectif, le collaboratif, se consacrer en priorité au bien de l’entreprise et des gens qui la composent plutôt qu’à sa propre carrière.
Partager le mérite des réussites avec les collaborateurs, prendre la responsabilité des échecs, donner le droit à l’erreur.
Accepter les remises en causes, les critiques et continuer à s’étonner.
3. Rester professionnelle et oser élargir les limites
travailler la force tranquille à l’intérieur de soi, prendre de la hauteur de vue, stopper les signaux de soumission, s’adapter progressivement à l’inconnu pour progresser.